OUEST-FRANCE, 8 décembre 2015 | Pierre angulaire de la formation pour l'industrie nautique, en France et en Europe, l'Institut nautique de Bretagne, basé à Concarneau, a réussi à s'adapter aux besoins de l'industrie.
Au salon Nautic de Paris, ils sont nombreux à arborer le badge du cinquantenaire de l'INB. Normal.
De gauche à droite, Denis Aventurier, responsable des formations technico-commerciales, Laurent Guihéneuf, ex-INB, et Laurent Winisky, le directeur de l'INB.
Depuis sa création en 1984, pas moins de 4 000 professionnels ont été formés à l'Institut nautique de Bretagne, à Concarneau, du mécanicien au technico-commercial, du spécialiste du composite au formateur de voile. Parmi ces anciens élèves, des marins connus de la course au large, comme Franck Cammas, un ex de la filière technico-commerciale, ou Thierry Chabagny. Une fierté pour l'établissement, géré sous statut associatif, même si l'INB n'a pas vocation à former des coureurs du grand large.
300 étudiants par an
L'INB ? Une histoire qui se mêle intimement à celle de l'école de voile des Glénans, créée par les résistants Hélène et Philippe Viannay en 1947. Et pour cause. Historiquement elle en est une émanation. « Son origine remonte à 1965, explique Laurent Winisky, le directeur. Elle a été créée par l'école de voile des Glénans sous le nom d'École des chefs de base. Il s'agissait à l'époque de mettre en place un centre de formation pour l'encadrement des activités nautiques. C'était plus limité qu'aujourd'hui. Mais dans les années 80, avec l'essor du polyester au détriment du bois, et l'apparition des nouveaux bateaux de croisière qui ont fait la réputation des grandes marques généralistes comme Bénéteau, Jeanneau ou Dufour, il a fallu structurer la filière pour former des professionnels. »
En 1984, l'École des chefs de base fait sa mue, et devient L'INB. « Le centre des Glénans s'est retiré pour se recentrer sur son métier, la vente de stages. L'INB s'est alors véritablement développé, jusqu'à couvrir aujourd'hui tous les métiers techniques et commerciaux de la plaisance. »
Le centre de formation concarnois, unique en France et en Europe, accueille chaque année 300 étudiants, de tous les âges, en formation initiale ou continue, voire en reconversion. Avec des immersions programmées dans le milieu de l'entreprise. Du sur-mesure qui en fait une référence dans l'industrie nautique. Des étudiants viennent de toute l'Europe, parfois d'Outre-Atlantique.
« La filière technico-commerciale est notre formation historique, poursuit le directeur. Mais il a fallu s'adapter à l'évolution des marchés et aux besoins de l'industrie. Nous voulons répondre à tous les besoins de la filière. Comme avec la formation CQP mécanicien nautique, mise en place il y a deux ans. » Pour coller au terrain, l'INB a créé une antenne dans le sud de la France à Villefranche-sur-Mer « pour assurer la proximité avec les entreprises du bassin méditerranéen ».
« Nous voulons créer un catalogue de formations qui englobe tous les métiers de la plaisance pour former et mettre à niveau les salariés et les futurs salariés de l'industrie nautique, insiste Laurent Winisky. Notre vraie mission est de suivre l'évolution des métiers. Nous sommes petits, mais c'est aussi notre point fort. Cela nous permet d'être très réactifs en terme de formation. »
Catherine Gentric